LoL : Fnatic et G2 Esports, deux modèles en Europe - LCS EU
Le 8 avril dernier, Fnatic s’impose contre G2 Esports en finale du Spring Split des LCS EU. Après deux saisons de disette et de domination de la bande à Luka « Perkz » Perković, Martin « Rekkles » Larsson et ses coéquipiers récupéraient enfin leur trône européen sur LoL. S’il ne faisait aucun doute que la bataille entre les deux plus grandes organisations du vieux continent serait centrale durant ce Summer Split, il s’avère que le parallèle entre les deux formations peut être considéré au-delà d’un simple affrontement entre un roi et son prédécesseur. En effet si on se penche plus concrètement sur le parcours des deux collectifs, la version 2018 des champions en titre évoque celle de son rival de 2017, tandis que le G2 actuel ressemble étrangement au Fnatic de la saison passée.
Des modèles de reconstruction...
Au terme d’une saison 6 très décevante, Fnatic met un terme à son histoire coréenne, l’organisation décidant de retourner à un effectif composé uniquement d’Européens afin de se reconstruire. La formation se recentre autour de sa superstar Martin « Rekkles » Larsson. En outre elle mise sur le jeune midlaner danois Rasmus « Caps » Winther, aussi appelé « Baby Faker », et entoure l’ensemble de joueurs très expérimentés avec Paul « sOAZ » Boyer, Maurice « Amazing » Stückenschneider, qui sortent tout deux d’une année noire au sein d’Origen, ainsi que Jesse « Jesiz » Le, qui officiait en tant que coach chez Immortals en 2016.
De plus la structure décide de créer une équipe Academy, qui se qualifie en Challenger Series, ce qui lui permet d’avoir en réalité un roster de dix joueurs, ainsi qu’un coaching staff étendu. Cette orientation mise en place permettra de remplacer rapidement le jungler allemand par Mads « Broxah » Brock-Perdersen, un jeune danois très prometteur. Avec ce renfort Fnatic terminera à la troisième place de son groupe, derrière G2, et sera éliminée par sa rivale en Play-offs. Si les résultats ne sont pas encore à la hauteur des attentes des fans, les progrès réalisés par le groupe durant ces quelques mois sont remarquables, et sont les fondations de la réussite actuelle de l’équipe.
Cette année G2 présente un profil similaire. Le départ des joueurs historiques Dae-han « Expect » Ki, Gang-yun « Trick » Kim, Alfonso « mithy » Aguirre Rodríguez et Jesper « Zven » Svenningsen, mais également de son coach Joey « YoungBuck » Steltenpool pour sa rivale, a obligé l’organisation à rebâtir un effectif autour de son midlaner star. Pour ce faire, la structure a choisi de s’attacher les services de trois membres de Team ROCCAT durant la saison 7, à savoir la botlane composée de Petter « Hjarnan » Freyschuss et Bae-in « Wadid » Kim, ainsi que le head coach Fabian « GrabbZ » Lohmann.
Pour renforcer le tout, G2 a pioché parmi les joueurs les plus performants des LCS EU en 2017 : le toplaner danois Martin « Wunder » Hansen et le jungler polonais Marcin « Jankos » Jankowski. Le profil du collectif est relativement similaire à celui de Fnatic un an plutôt : un carry star seul rescapé, des synergies/affinités déjà existantes (Perkz et Jankos ont beaucoup joué en duo avant de devenir coéquipiers), des joueurs expérimentés mais encore relativement jeunes (Perkz et Wunder n’ont que 19 ans, Wadid ne joue que sa deuxième saison dans une ligue majeure).
Pari réussi de G2, Wadid est probablement aujourd'hui le meilleur support d'Europe (Crédit photo : lolesports)
Comme pour Fnatic le roster n’a pas fait forcément l’unanimité au moment de son annonce, mais c’est sur la Faille qu’il finira par convaincre. Avec des sololaners très performants et une duolane qui s’intègre parfaitement au jeu mis en place, les champions en titre imposent leur style de jeu tourné autour de la toplane, alors que la botlane était au centre de la méta. Si la formation termine à la deuxième place de la saison régulière, derrière Fnatic, et s’incline sèchement 3 à 0 contre leurs rivaux, ces résultats restent excellents au vu du peu de temps écoulé.
Aujourd’hui, G2 se retrouve dans la même position que Fnatic la saison passée au même moment de la saison : en tête du classement des LCS EU à la veille du Rift Rivals en s’appuyant sur une stratégie bien rodée (le Kennen ADC pour FNC, la funnel comp pour G2), et qualifiée pour le tournoi de début juillet. Quant à nos champions en titre, ils connaissent logiquement un début de split compliqué suite à un début de saison particulièrement long, qui induit un manque de pratique sur les derniers patchs, exactement comme G2 l’an passé.
… À suivre ?
Si cette manière de reconstruire son effectif a marché pour Fnatic et G2 Esports, il ne s’agit pas pour autant de la recette miracle. Cette saison en LCS EU, toutes les équipes qui ont dû rebâtir leur effectif se sont basées sur ce modèle. Si pour certaines comme Splyce et Team ROCCAT le Spring Split a été très encourageant, d’autres comme Giants Gaming ou Schalke 04 ont totalement échoué.
Cette différence de résultat peut s’expliquer pour différentes raisons, mais construire un effectif compétitif sur LoL demande plus que de remplir des prérequis. Cependant le mélange entre vétérans et jeunes semble être primordial sur le vieux continent. L’une des différences entre les « réussites » et les « échecs » se trouve surtout dans le choix des joueurs et le projet autour du collectif. Dans la plupart des cas de « réussite », on peut assez aisément identifier le style de jeu de l’équipe et le joueur central du groupe rien qu’en regardant les membres qui la compose.
Pour autant, on peut considérer Fnatic et G2 Esports comme des modèles de reconstruction d’effectif, que ce soit dans les profils recrutés, comme dans les choix de joueurs et de coaching staff faits.