LoL - Les raisons du succès d’Echo Fox - LCS NA S8
Echo Fox a créé la surprise en ce début de saison 8. Alors que l’équipe a été entièrement remodelée pendant la pré-saison, remplaçant même sa star Froggen, elle était située dans le milieu du classement par une majorité d’analystes. Malgré le retour de Huni sur la scène Nord-américaine, et la signature du talentueux jungler Dardoch, beaucoup de points d’interrogations tournaient autour de cette nouvelle formation, et sur le niveau qu’elle aurait durant la saison.
Et pourtant, deux semaines après le début des hostilités, les voilà seuls au sommet, avec 4 victoires et 0 défaites. Grâce à son style de jeu agressif, cette nouvelle génération de renards a régalé les spectateurs de leurs parties chargées d’action et de retournements.
Comment cette équipe est-elle parvenue à gagner tous ses matchs ? Où se trouvent ses faiblesses et quelles seront les opportunités pour les battre ? Nous vous expliquons ça en détails.
La synergie entre Dardoch et Fenix est toujours présente
Il s’agit d’une retrouvaille entre les deux joueurs. Tous deux avaient joué ensemble pendant la majorité de la saison 6 sous les couleurs de Team Liquid. Bien que cette formation soit connue pour avoir eu d’importants problèmes internes, il semblerait que Dardoch et Fenix fonctionnent toujours bien ensemble.
Déjà en 2016, Dardoch et Fenix étaient assez proches malgré les tensions (Crédits : Lolesports)
Dardoch est la réelle révélation de cette nouvelle line-up pour le moment. Une fois de plus, il est en position pour devenir le meilleur jungler Nord-américain, tant il a su être actif sur la carte et présent en teamfight. Ayant favorisé Zac depuis le début de la saison, il a su initier les combats décisifs à la perfection, et a beaucoup joué autour de la midlane.
Une fois son midlaner Fenix mis en posture avantageuse, le duo a ensuite amené cet avantage sur les autres lanes, écrasant les équipes qui n’y étaient pas préparées. De plus, avoir Fenix dans son équipe dans une méta où Azir est joué est un bonus en phase de draft, car il force souvent un ban de l’équipe adverse, tant il est réputé pour sa maîtrise de l’Empereur de Shurima.
Des teamfights gérés à la perfection
Contre toute attente, cette équipe ne gagne pas uniquement en roulant sur les joueurs adverses en début de partie. C’est pourtant ce que l’on attendait de la part d’un effectif avec Huni si elle devait prendre la tête du classement. Mais en réalité, Echo Fox arrive régulièrement en midgame avec un déficit d’or sur son adversaire. Lors de la deuxième semaine en particulier, les renards ont été mis en difficulté par C9 et TSM (respectivement -2200 et -4500 gold à 20 minutes) mais ont su renverser la tendance grâce à d’excellents teamfights.
Dardoch est l’initiateur principal, la duolane Altec et Adrian se positionne correctement, Huni et Fenix montrent leur talent, mais surtout, la cohésion d’équipe est inégalée en NA. Pour une formation créée de toute pièce en quelques semaines, la communication en teamfight semble très bien fonctionner, et c’est ce qui explique le succès d’Echo Fox, mais aussi ce qui lui donne son identité.
Alors qu’Echo Fox était dominée pendant l’intégralité de cette partie, ce teamfight renverse finalement l’avantage de gold
Huni, une lame à double tranchant
Huni est à la fois la principale force de ce roster et sa plus grande faiblesse. Après son départ chez SKT en saison 7, le voilà de retour en LCS NA, et il a rapidement pu montrer qu’il était toujours l’un des, si ce n’est le meilleur, joueur de la ligue. Lors de la 1ère semaine, alors que son équipe lui laissait le last pick, il a totalement dominé sa lane à deux reprises, rendant très vite les parties unilatérales.
En revanche, lors de la deuxième semaine, son équipe a décidé de changer sa méthode de draft, forçant Huni à choisir son champion à l’aveugle à deux reprises. Il a donc dû jouer des phases de lane difficiles, avec une forte présence des junglers adverses qui a sévèrement puni son agressivité. S’il est un excellent laner, Huni a toujours eu tendance à trop s’avancer et à s’ouvrir à des opportunités de gank, qui peuvent pénaliser toute son équipe.
Dans une interview post-match, Darshan a affirmé que “Huni est la faiblesse d’Echo Fox” (Crédits : Lolesports)
Il faut toutefois se méfier du toplaner coréen. Même lorsqu’il est en retard, Huni arrive à être une machine de guerre en teamfight, capable de réaliser des actions décisives, et s’il est ignoré durant le début de partie, il peut remporter la partie quasiment à lui tout seul.
Un contrôle de la vision parfois insuffisant
Lorsque Echo Fox est mise en difficulté en début de partie, notamment lorsque Huni est victime de ganks à répétitions, l’équipe investit très peu dans des Balises de contrôle. La logique des joueurs est assez simple : leur moyen de gagner lorsqu’ils sont derrière est d’engager un teamfight lorsqu’ils ont l’équipe adverse en vision et de renverser la partie en une action. En conséquence, Dardoch, Huni et Fenix sont chacun dans les trois derniers à leur position respective en termes de wards posées par minute. Ils préfèrent investir dans des objets qui procurent des stats de combat plutôt que dans de la vision, bien qu’Adrian rattrape partiellement ce manque en posant plus de vision que les autres support. Si ce fonctionnement semble tenir la route, il est réellement handicapant pour l’équipe en milieu et fin de partie.
En effet, à cause de ce manque de vision, l’équipe se voit souvent forcée à concéder des objectifs majeurs, comme le Héraut de la Faille , les Dragons, ou encore le Nashor (respectivement 2, 4 et 3 en deuxième semaine). Si une équipe parvient à prendre l’ascendant sur les renards en début de partie, à prendre le contrôle de la carte sans leur laisser l’occasion d’initier un 5 contre 5, alors Echo Fox peut être battue.
Une chose est sûre pour le moment, Echo Fox semble être la meilleure équipe de ces deux premières semaines. Aucun adversaire n’a su profiter suffisamment de ses faiblesses pour l’abattre, et l’effectif de Rick Fox est d’ores et déjà en pole position pour accéder au titre de champion des LCS NA. S’il a le potentiel pour réaliser un sans faute, il faut toutefois surveiller la direction que prend cette formation.
Pour le moment, le succès est au rendez-vous, la cohésion est parfaite, mais il faudra éviter que l’équipe implose, comme Team Liquid l’avait fait en 2016, si ses adversaires commencent à contrer sa stratégie et si les performances flanchent en conséquence. Dardoch, qui a passé la majorité de sa carrière à passer d’une line-up à une autre, pourrait être une bombe à retardement prête à exploser à la moindre erreur.
Néanmoins, cela ne devrait sans doute pas arriver la semaine prochaine, alors qu’elle joue contre Optic Gaming et CLG, deux équipes au parcours assez médiocre pour le moment. En attendant, si vous jouez à la Fantasy League, dépêchez-vous de recruter les joueurs d’Echo Fox qui accumulent déjà plus de 100 points chacun, mais soyez prêts à un potentiel retour de bâton.
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