Riot Games, une culture sexiste et de harcèlement ?

Une enquête réalisée par Kotaku met en lumière l'environnement hostile pour les femmes qui régnerait chez Riot Games, le créateur de League of Legends.
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L’industrie du jeu vidéo et celle des nouvelles technologies en général sont constituées en majorité d’hommes, ce qui peut avoir pour conséquence de créer un environnement assez hostile pour la gente féminine si les bonnes pratiques ne sont pas adoptées dès la première phase de croissance d’une société. Or, il semblerait que l’environnement de travail chez Riot Games soit devenu rapidement difficile pour les femmes, d’après une enquête de plusieurs mois réalisée par Cecilia D'Anastasio, journaliste pour le site Kotaku (source en anglais).

D’après les différents éléments obtenus grâce aux témoignages d’un peu plus d’une vingtaine d’employés et anciens employés du créateur de League of Legends, l’environnement au sein de l’entreprise américaine a été créateur d’inégalités entre les hommes et les femmes mais également de comportements plus que déplacés de la part de certains employés, allant jusqu'au harcélèment sexuel et moral.

L’un des premiers points évoqués concerne le recrutement, qui paraît beaucoup plus difficile pour une femme, surtout pour une position de responsable. Riot Games ayant prôné durant des années l’idée que ses employés devaient être des « de vrais gamers avant tout », cette doctrine a été parfois appliquée afin de bloquer le recrutement de femmes au sein de l’entreprise.

En outre, certaines personnes ont évoqué les écarts de salaire, une situation bien connue dans le monde de l’entreprise et qui a du mal à se réduire en occident malgré certaines initiatives depuis la dernière décennie.

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Mais c’est principalement la place des hommes chez Riot Games qui a été mise en avant par les nombreux témoignages, présentant le QG californien comme une « fraternité géante » à l’image des campus universitaires. Là, le point de vue des femmes et leur expertise auraient été régulièrement mis de côté par la majorité masculine. Pire, des comportements inexcusables (harcélèment sexuel et moral) auraient également eu lieu au sein même de l’entreprise.

Parmi les personnes ayant participé aux témoignages, « MiniWhite Rabbit », ancienne membre de Riot Games sur le site californien (de fin 2015 à début 2018), évoque sur Twitter son histoire et décrit notamment des situations de harcèlements sexuels et de viols qui lui ont été rapportées par des collègues.

A noter que si les témoignages dans l’article sont anonymes, plus d’une vingtaine d’employés et anciens employés de Riot Games ont soutenu la publication de Kotaku sur Twitter dont Quickshot, Scarizard, Riot Mori Girl ou encore Riot Tiza.

Riot Games a répondu à de nombreux médias dont US gamer (source en anglais) et a également tenu à publier une réponse (source en anglais) sur son site internet afin de mettre en lumière son combat contre les inégalités mais également, d’affirmer que cette situation allait changer immédiatement au sein de l’entreprise.

« Cet article met en lumière des points sur lesquels nous n’avons pas respecté nos valeurs, ce qui ne durera pas chez Riot. Nous avons pris des décisions envers des situations très spécifiques présentées dans l’article et nous sommes motivés à approfondir les recherches, à évoquer chaque sujet et à trouver les solutions à ces problèmes » a ainsi répondu Riot Games suite à la publication de l’article de Kotaku.

Il est important de noter que cet environnement hostile aux femmes est une situation assez courante dans les entreprises de jeux vidéo et touchant aux nouvelles technologies, des groupes comme Google et Facebook ont notamment été pointés du doigt à de nombreuses reprises dans le passé, concernant l’atmosphère qui règne dans leurs rangs. Toutefois, l’article de Kotaku a le mérite de rentrer dans les détails de cette situation et de mettre en lumière un environnement qui doit absolument changer, non seulement pour le bien des personnes travaillant chez Riot Games, mais plus généralement pour l’ensemble du secteur.