Pokémon Let's Go, Pikachu et Évoli : Test et avis sur le jeu

La première arrivée de la série Pokémon sur Nintendo Switch est elle réussie ? Voici notre avis sur Pokémon : Let's Go, Pikachu et Évoli.
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La série Pokémon débarque enfin sur la Switch avec Pokémon : Let's Go, Pikachu et Évoli. Cet épisode hybride, qui ne fait pas partie du canon principal, a deux objectifs majeurs. D’un côté, il faut attirer sur console les nombreux joueurs de Pokémon GO, en leur donnant une introduction facile à prendre en main de la saga. De l’autre, offrir quelque chose aux fans de la série pour les faire patienter jusqu’au prochain RPG majeur qui apportera la huitième génération de créatures, prévu pour l’automne 2019. Alors, contrat rempli ?

Pokémon Let's Go Pikachu

D’entrée, Game Freak n’a pas pris de risques et a appliqué une recette connue de tous. C’est donc Kanto, berceau de la première génération, qui a été choisi pour offrir aux nouveaux joueurs une découverte facile de l’univers Pokémon. Là où tout a commencé il y a 20 ans. Le titre se veut une adaptation de Pokémon Jaune et si le scénario a subi quelques retouches minimes, l’ambiance particulière de la région est encore là, la qualité graphique en plus. On retrouve évidemment les mêmes champions d’Arène, et la Team Rocket comme antagoniste principal. C’est surtout au niveau des mécaniques de jeu que les différences sont visibles.

La fin des grottes remplies de Nosférapti

Pour ne pas perdre ses nouveaux venus, décision a été prise d’adopter les mécaniques de Pokémon GO. Les créatures sauvages ne sont plus trouvées aléatoirement dans les hautes herbes, mais directement visibles en jeu. Pour les capturer, la marche à suivre est la même que sur mobile. Il suffit de lancer une Poké Ball sur le Pokémon en visant un cercle rapetissant, avec la possibilité d’utiliser des Baies pour se faciliter la tâche.

Les combats ont également subi quelques changements. Exit les Talents et les Objets tenus, on se rapproche davantage des combats comme lors de la première génération. Bon nombre d’attaques ont également disparu. Le volet stratégique de Pokémon n’est pas à l’ordre du jour, de toutes façons ce n’est pas l’objet du titre. Il faut avant tout offrir une expérience facile à prendre en main.

Dans la même veine, la difficulté a été grandement réduite. L’Évoli ou Pikachu de départ voient leurs statistiques nettement gonflées et, tout au long de l’aventure, des PNJ peuvent leur enseigner des capacités plus fortes les unes que les autres pour faciliter encore un peu plus la tâche. Pour le challenge, il faudra faire sans son starter et éviter les trop longues sessions de chasse. Car puisque l’expérience est désormais partagée entre toute l’équipe après une capture, il est très facile de se retrouver une dizaine de niveaux au-dessus des autres dresseurs.

Pokémon Let's Go Expert Dracaufeu

Fort heureusement, l’ajout des Dresseurs Experts, ces spécialistes d’une espèce de Pokémon qui vous défient en combat miroir sans objet, offre un véritable challenge à ceux qui souhaiteront le relever. Faute de nouvelle zone débloquée après le Conseil des 4, cette addition est la bienvenue pour ceux qui souhaitent s'occuper autrement qu'en chassant le chromatique.

Regarde mon Évoli, comme il est mignon

Mais malgré tout, le jeu reste plaisant à jouer. C’est grandement dû à sa qualité graphique et sa direction artistique toute en douceur. En plus de respecter à merveille Kanto et son environnement, la modélisation des Pokémon est une franche réussite. Les créatures sont jolies, à l’échelle, et offrent enfin une vision en 3D digne de ce nom à la série. C’est en revanche un peu plus discutable en combat, où certaines animations ou poses, certes minoritaires, semblent faites à la va-vite et tout droit tirées de Pokémon Stadium.

Pokémon Let's Go Évoli

Et c’est finalement ce sentiment qui prédomine quand on parcourt le titre. Un environnement agréable et bienveillant, mais manquant cruellement de finitions. On pourrait par exemple citer l’épisode des Pokémon pouvant servir de monture volante, traversant toutes les zones en hauteur mais qu’il est impossible de quitter sans les ranger dans leur Poké Ball en passant par le menu. Ou ce framerate globalement stable mais qui chute en piqué en arrivant dans une ville comme Azuria, sans réelle explication. Et l'on ne parlera pas de cette décision de se limiter aux 151 Pokémon originels, alors même que le jeu mobile vient d'attaquer la quatrième génération de créatures.

Difficile donc de voir Pokémon : Let's Go, Pikachu et Évoli comme autre chose qu’un apéritif en attendant l’année prochaine et la huitième génération. Si le jeu parvient à être un point de départ idéal pour la saga et attirer l’attention des nouveaux joueurs, il sacrifie trop de mécaniques maintenant ancrées dans la série pour réellement combler tous les fans de la première heure. Ces derniers pourront néanmoins passer de nombreuses heures à dos de Dracaufeu ou Arcanin et enfin profiter d’une représentation digne de ce nom des créatures après deux épisodes à la qualité graphique discutable sur 3DS.