Diablo 4 est-il une réussite ? Le test complet du nouveau jeu de Blizzard
Diablo 4 sortira en accès anticipé le vendredi 2 juin 2023 à 1 heure du matin et le 6 juin 2023 à minuit lors de la sortie officielle. Dernier opus très attendu de la licence Diablo, c'est un jeu qui a fait énormément parler de lui lors de son développement.
Breakflip a eu la chance de participer à une phase de test pré-lancement avec d'autres médias, permettant de jouer à la totalité du jeu en avant-première. Voici notre avis après plusieurs heures de jeux en ayant pû aller jusqu'au mode Cauchemar et explorer une bonne partie de cette difficulté.
Que vaut Diablo 4 ? Est-ce une réussite ?
Après plus de 10 ans depuis le dernier jeu Diablo sur PC. L'attente est donc énorme pour ce Diablo 4, est-ce que le jeu a réussi à être à la hauteur de ces dernières ?
Une histoire plus sombre et de meilleure qualité que son prédécesseur
Diablo 4 propose un nouvel épisode dans la saga Diablo. L’intrigue prend place quelques dizaines d’années après les événements de Diablo 3 : Reaper of Soul, extension durant laquelle une majorité des humains présents sur Sanctuaire, le monde de Diablo, ont été tués par l’archange de la mort.
Le monde est donc dans un état désastreux, avec une montée en puissance de l’église, les grandes étendues sauvages sont maintenant le territoire de bandits et cannibales, et les sombres grottes des lieux de cultes sombres.
Nous ne pourrons pas vous donner de détails sur l’histoire pour ne pas vous spoiler. Les personnages sont assez intéressants, malgré quelques moments questionnables. Leur personnalité est développée et souvent nuancée, tout comme les forces en place. Les motivations de Lilith sont compréhensibles et la “lumière” va représenter plus qu’une simple force du bien. Si vous avez pu faire l’acte 1 lors des phases de test, vous savez.
Le produit attendu est là : une histoire sombre, épique où notre personnage héroïque sauf plus ou moins le monde. Si certaines actions ou quelques moments de fans services peuvent desservir l’histoire, Diablo n’est pas forcément connu pour sa finesse et on se prend bien à cette épopée.
Une tentative d'hybridation du gameplay
Au niveau du gameplay, on se retrouve réellement dans un jeu Diablo comme on peut l’attendre. Blizzard a choisi la direction d’un entre-deux entre Diablo 3 et Diablo 2, un peu plus proche de Diablo 3 tout de même. Six compétences disponibles, des compétences divisées dans différentes catégories dont des compétences ultimes… on retrouve ici beaucoup de principes de Diablo 3.
Mais les façons de les débloquer sont plus proches de Diablo 2 : un arbre de talents avec des actifs et des passifs dans lequel on peut investir plusieurs points dans la même compétence pour la rendre plus forte.
De plus, les classes ont toutes globalement perdu en mobilité par rapport à Diablo 3, pour intégrer un nouveau système d’esquive accessible à toutes les classes qui permet d’avoir une frame d’invincibilité.
Ce changement de dynamisme par rapport à Diablo 3 oblige à considérer les affrontements d’une nouvelle façon. On ne peut plus sortir et rentrer des combats sans vraiment réfléchir, on doit utiliser les outils de mobilité de manière beaucoup plus consciente.
C’est un changement intéressant mais qui transforme Diablo 4 en un hybride qui prend un risque : son style plus lent pourrait déplaire aux amoureux de Diablo 3 et son héritage évident de son prédécesseur pourrait effrayer les fans de Diablo 2.
De plus, la simplicité de son arbre de talent a déjà reçu des critiques. Un peu plus de profondeur dans cet arbre aurait effectivement pu être intéressant, même si les systèmes endgames comme le Parangon ajoutent plusieurs couches supplémentaires de difficulté
L'endgame et le monde ouvert
En parlant de l’endgame, c’est très souvent une des choses les plus importantes dans un jeu Diablo. Tout l’intérêt est le farm, le gain de puissance après la campagne : Diablo 3 avait ce système avec les failles, qui donnaient des gemmes et des objets de plus en plus puissants, et Diablo 2 avait ce système avec des gains de niveaux jusqu’au niveau 100, qui prenait énormément de temps et demander de réadapter son équipement et ses runes fréquemment.
Côté Diablo 4, une fois la campagne finie, on peut accéder à un niveau de monde supérieur, le niveau cauchemar. Une fois dans ce niveau de monde, l’objectif est de passer au niveau 70 pour compléter un donjon et accéder au niveau de monde supérieur. Une fois niveau 100, l’objectif est de tuer le Boss du pinacle, le boss ultime du jeu jugé extrêmement difficile par les développeurs.
Pour avancer dans ces niveaux et pour avoir des équipements, il existe plein d’activités possibles :
-
Faire les Worlds boss
-
L’arbre des murmures, un système de petites quêtes simples pour des récompenses régulières
-
Les champs de la Haine, du PvP
-
Les Vagues infernales, des évènements mondiaux où toute une région est envahie par les enfers
-
Les évènements de Légion, un système de combat en vague d’ennemis
-
Les Donjons Cauchemars, des donjons améliorés qui vont monter graduellement en difficulté, comme les failles de Diablo 3 et qui permettent d’améliorer l’arbre de parangon
-
Le système de Renommée, une forme de réputation que vous pouvez augmenter jusqu’à un montant finit dans toutes les régions pour des récompenses.
Avec toutes ces activités, on a beaucoup de choses à faire. Et aucune activité n’est obligatoire : il y a beaucoup de vagues infernales et d’évènement de la légion par jour, donc vous n’avez pas besoin de vous connecter juste pour les faire, l’arbre des murmures et le World boss offrent un peu d'équipement supplémentaire si vous les faites une fois par semaine, mais ne pas les faire ne vous enlève rien - il n’y aucune monnaie ou équipement exclusif aux world boss et arbre des murmures.
Il y en a presque trop. Une approche que nous avons eue et de faire un seul de ces systèmes pendant des heures : c’est la meilleure façon de se lasser. L’idée serait plus de faire le contenu qui vous motive au moment où il vous motive, sans en faire trop. De plus, les activités sont très souvent liées entre elles : finir une première fois un donjon fait monter votre renommée, l’arbre des murmures peut vous demander d’aller dans des donjons et vous donne des clefs de donjon cauchemar, les vagues infernales se passent dans des zones de quêtes et vous pouvez faire les quêtes pour monter la renommée en même temps que la vague… Il faut profiter de la diversité du contenu pour ne pas se forcer à tout faire d’un coup : faire tous les donjons du jeu d’un coup va vite vous lasser, par exemple.
Malgré cette diversité, on reste dans un jeu Diablo et tout ce que nous faisons est une déclinaison de “frapper et abattre”. Ce sont les monstres et les environnements que nous rencontrons qui changent vraiment notre approche du jeu et apportent de la diversité au niveau du gameplay et on trouve celle-là en majorité dans les donjons cauchemar, moins dans les activités dans le monde ouvert qui peuvent devenir répétitives.
Une direction artistique largement au niveau
La direction artistique est toujours aussi inspirée. Blizzard reste une des entreprises avec les plus grands talents de l’industrie quand il faut imaginer un monde virtuel, et l’équipe de Diablo ne déroge pas à la règle.
Le point le plus impressionnant reste la lumière. Les donjons avec des éclairages si différents et si réussis sont un plaisir à explorer. Les compétences sont claires, compréhensibles sans pour autant créer un surplus d’informations visuelles.
Les intégrations de cinématiques avec le moteur de jeu surprennent un peu au début, car le jeu n’est pas fait pour être vu d’extrêmement prêt, mais elles sont quand même réussies et donnent un nouvel angle d’expression à l’histoire qui est bienvenu !
Des ombres à l'horizon ?
Nous avons tout de même quelques inquiétudes concernant le jeu. Le niveau cauchemar amène un certain nombre de nouvelles activités qui rendent le jeu plus intéressant, mais est-ce suffisant pour tenir les dizaines, voire centaines d’heures que nous allons passer en mode tourment ?
De plus, la création de personnages secondaires est facilitée par la renommée mais devoir refaire toute l’histoire à chaque nouveau personnage peut-être fatiguant pour les joueurs et joueuses qui apprécient découvrir plein de nouveaux gameplays.
Enfin, la sortie d’un Battlepass dès la sortie du jeu est questionnable. Diablo 4 a pour ambition de devenir un nouveau jeu live service de Blizzard, tenant la barre de l’entreprise avec WoW et Overwatch 2. Il faut trouver un modèle qui permet de rentrer de l’argent tout au long de la vie du jeu, certes, et le système d’abonnement n’est plus du tout populaire.
Mais un Battlepass dès la sortie du jeu engendre, au minimum, beaucoup de réactions, surtout quand les joueurs sont encore marqués par le système économique de Diablo Immortal. Une sortie du Battepass au début de la saison 1 aurait été moins choquant même si les développeurs affirment que ce dernier est prurement cosmétique.
Diablo 4, un pur jeu Diablo qui va devoir faire un choix
Diablo 4 est un titre Diablo très réussi, qui tire des inspirations de ses prédécesseurs en intégrant un nouveau système d’Open World. Le défi sera de ne pas frustrer les fans de Diablo 3 et les fans de Diablo 2, avec cet hybride qui emprunte aux deux, tout en attirant une nouvelle population. Pour l’instant, le défi est réussi mais essayer de contenter deux populations qui ont des goûts très différents sur le très long terme risque d’être dangereux, l’équipe de développement devra sûrement prendre des directions plus tranchées pour créer un jeu qui vit de son originalité.
Avec le système de saison qui devrait arriver plus tard dans l’année, Diablo 4 continuera d’être investi par Blizzard. Le jeu peut s’améliorer, et la base est déjà très solide.
Si vous aimez les Hack'N'Slash, c'est un titre à se procurer.