Test Metaphor: ReFantazio : Atlus au sommet de son art
Metaphor: ReFantazio, le nouveau RPG d'Atlus, est une œuvre magistrale qui mélange des éléments familiers des jeux Persona tout en offrant une expérience profondément unique dans un cadre de fantasy médiévale. Développé par Studio Zero, la même équipe derrière Catherine: Full Body, ce titre tant attendu se démarque par sa direction artistique audacieuse, son univers riche et ses mécaniques de jeu innovantes.
Après avoir passé plus de 80 heures dans cet univers, je peux affirmer que ce jeu est une véritable réussite, tant pour les fans de longue date des productions Atlus que pour les nouveaux joueurs.
Une direction artistique inspirée
Dès les premiers instants dans le monde d’Euchronia, il est impossible de ne pas être émerveillé par la direction artistique du jeu. Comme on pouvait s’y attendre de la part d’Atlus, le style visuel est à la fois vibrant et expressif, avec des personnages peints à la main qui rappellent les œuvres d'art traditionnelles. Chaque environnement, des sombres forêts aux villes médiévales, est méticuleusement conçu, et le tout est sublimé par une bande-son envoûtante.
Le mariage des thèmes médiévaux avec des touches contemporaines (comme la mode des années 60 qui habille les personnages) ajoute une couche de singularité à cet univers. Ce design audacieux ancre Metaphor: ReFantazio dans la continuité des jeux Atlus tout en le propulsant dans un territoire visuel inédit.
Des mécaniques familiales, mais différentes
Pour les joueurs familiers avec la série Persona, Metaphor: ReFantazio présente des mécanismes qui, bien que similaires, sont réagencés de manière nouvelle et excitante. La structure calendaire fait son retour, avec des segments de journée et de nuit où les joueurs doivent choisir leurs activités : interagir avec des personnages pour renforcer des liens (similaire aux Liens Sociaux de Persona), explorer des donjons ou s’occuper de la gestion de leurs ressources.
Cependant, cette fois-ci, l’univers n’est pas un lycée japonais, mais un monde de fantasy médiévale. Vous incarnez un jeune homme guidé par une fée nommée Gallica, dont la quête pour libérer le prince d’une malédiction est enchevêtrée avec des questions politiques complexes, comme la montée au trône d’Euchronia.
Une histoire profonde et engagée
L’histoire de Metaphor: ReFantazio est, sans surprise, aussi riche que complexe. Vous êtes plongé dans une aventure politique où chaque décision a des répercussions profondes, non seulement sur votre progression, mais aussi sur le destin du royaume. Les thèmes abordés, comme la discrimination sociale entre les différentes tribus d’Euchronia, la pauvreté et les luttes de pouvoir, sont présentés de manière mature et nuancée.
Ce qui est particulièrement fascinant, c'est la relation entre les personnages principaux, notamment Louis, le meurtrier du roi, et le protagoniste. Atlus a réussi à créer un antagoniste charismatique et intriguant dès le début du jeu, ce qui n'était pas toujours le cas dans les précédents titres. Ce sens de la tension dramatique est palpable à chaque confrontation avec Louis et les autres prétendants au trône.
Un système de combat innovant
Le système de combat de Metaphor: ReFantazio mêle action en temps réel et combat au tour par tour. Cette combinaison crée un rythme intéressant où les joueurs doivent jongler entre des attaques rapides pour désorienter les ennemis sur le terrain et des affrontements stratégiques une fois que le mode tour par tour est activé.
Le retour du Press Turn System (présent dans Shin Megami Tensei) assure une profondeur tactique, tout en introduisant des mécanismes inédits, comme les compétences de Synthesis, qui permettent de combiner des capacités entre plusieurs personnages. Ce mélange apporte une dynamique rafraîchissante aux affrontements, incitant constamment les joueurs à adapter leur stratégie.
Les archetypes et les classes
Une des grandes innovations de Metaphor: ReFantazio réside dans son système de classes, appelé Archetypes. Chaque personnage peut adopter plusieurs Archetypes, qui sont en fait des représentations visuelles des classes traditionnelles d’un RPG (guerrier, mage, etc.). Ce système flexible permet une personnalisation poussée, chaque Archetype pouvant être amélioré et combiner des compétences provenant d'autres classes.
Ce système de progression est l’un des points forts du jeu. Contrairement à certains RPG qui rendent le grind des classes fastidieux, Metaphor: ReFantazio encourage les expérimentations et offre des récompenses satisfaisantes à chaque niveau d’Archetype atteint.
Points faibles
Malgré ses nombreux points forts, le jeu n'est pas exempt de défauts. Graphiquement, bien que l’art soit superbe, certains environnements, notamment les extérieurs, manquent de détails par rapport aux intérieurs. De plus, la version Steam souffre de quelques problèmes de performance. Même avec un matériel puissant, il y a des chutes de framerate notables, surtout dans les grandes zones ouvertes.
Verdict
Après plus de 80 heures de jeu, Metaphor: ReFantazio s'impose comme une véritable perle dans l'univers des RPG, avec une direction artistique époustouflante, un système de combat innovant et une histoire captivante. Atlus réussit à mélanger des éléments familiers de ses précédents titres tout en créant un univers riche et original. Si certains aspects techniques peuvent souffrir de légers défauts, cela n'entache en rien l'expérience globale, qui s'avère être l'une des plus impressionnantes de l'année.
Note : 9/10
Points forts :
- Direction artistique sublime : Un style visuel unique mêlant fantasy médiévale et inspirations modernes.
- Système de combat innovant : Mélange d'action en temps réel et de combat au tour par tour, offrant une profondeur stratégique fascinante.
- Narration captivante : Une histoire complexe avec des personnages bien écrits et des thématiques matures.
- Système de classes (Archetypes) : Permet une personnalisation poussée des personnages et une progression gratifiante.
- Riche en contenu : Le jeu offre une durée de vie immense et des mécaniques qui incitent à explorer et à rejouer.
Points faibles :
- Problèmes de performance sur PC : Quelques chutes de framerate et des soucis d'optimisation.
- Graphismes inégaux : Certains environnements extérieurs manquent de détails par rapport aux intérieurs.
- Complexité initiale de l'histoire : L'intrigue met du temps à se dévoiler pleinement, ce qui peut perdre certains joueurs au début.