Comment devenir développeur informatique dans le jeu vidéo ?
Première industrie culturelle au monde, le jeu vidéo ne cesse de gagner des parts de marché. Si bien qu’avec la croissance des jeux en ligne et sur mobiles, les inconditionnels jeux sur PC et consoles, ou encore les innovations en matière de réalité virtuelle, le marché fédère toujours plus de joueurs. De quoi ouvrir la porte aux jeunes qui souhaitent travailler dans ce secteur dynamique. Et parmi les métiers du jeu vidéo qui recrutent le plus : celui de développeur informatique.
Le jeu vidéo connaît toujours de belles heures. Que ce soit dans le monde avec un chiffre d’affaires de 165 milliards de dollars généré sur l’année 2020 (200 milliards prévus en 2023), ou en France avec 5,3 milliards d’euros (+ 11,3%)*, le secteur est la première industrie culturelle innovante et créative devant le cinéma, la musique et la littérature. Sur le territoire, ce sont plus 1 200 nouveaux jeux vidéo qui sont ainsi produits chaque année. Le nombre de joueurs dans le monde annoncé pour 2023 pourrait même franchir la barre des 3 milliards de gamers. Si le milieu ne cesse d’évoluer avec des pratiques nouvelles et des technologies toujours plus innovantes, la filière a donc de quoi séduire les futurs professionnels. Les entreprises du jeu vidéo recrutent toujours autant. Dans son Baromètre annuel du jeu vidéo en France publié en 2020, le Syndicat national du jeu vidéo montre qu’entre 1 150 et 2 000 nouveaux emplois ont été générés en 2019. Et parmi les métiers les plus recherchés de l’industrie, les programmeurs arrivent à la première marche du podium, selon l’Association française pour le jeu vidéo avec 32 % des offres d’emploi. Devant les infographistes (28%) et ceux de la conception (game designer, level designer...).
Métier passion qui demande une certaine aisance avec les mathématiques,la physique et les langages de programmation, développeur informatique est la colonne vertébrale d’un jeu vidéo. « La programmation permet de créer l’interactivité du projet. Sans elle, rien ne se passe. Elle est donc au centre de l’application et permet de donner vie au monde du jeu », définit Julien Millet, président du studio de jeu vidéo Realityz.
Développeur et ses multiples compétences
Des triples A, aux jeux sur mobile en passant par les serious games et les jeux massivement multijoueurs (MMOPRG), tous les studios travaillent avec un ou plusieurs programmeurs. « Il est un maillon essentiel dans la chaîne de production, car c’est lui qui va donner vie au jeu en ajoutant de l’interaction et en intégrant les assets (images, audio, modèles 3D, etc.) », souligne David Nasr, programmeur au sein du studio indépendant Pastagames (Rayman Legends, Aventure de Pang, etc.). Il fait donc partie de ces métiers sans qui un jeu vidéo ne pourrait voir le jour. Mais pour travailler au développement d’un projet, il faut avoir des compétences techniques. Langages C++, C#, programmation graphique, outils d’intégration, de production, etc. A cela s’ajoute, la compréhension de l’anglais et la prise en compte des dernières innovations en matière de réalité virtuelle, d’intelligence artificielle et des mises à jour de logiciels. « Les programmeurs se doivent d’être à jour sur ces nouvelles technologies », ajoute Julien Millet. Et ce, quel que soit leur niveau d’expertise. Dès lors, être développeur informatique pour le jeu vidéo repose sur un ensemble de points à maîtriser.
Des qualités singulières
Sans compter sur des qualités qui doivent lui permettre de travailler en équipe. Mais ce n’est pas tout. Difficile de faire ce métier sans disposer d’un minimum d'esprit d'analyse, d’un sens de la logique, d’être polyvalent et autonome. « En plus, il lui faut être méthodique, aimer résoudre des problèmes, être curieux et force de proposition », ajoute David Nasr. Autant de caractéristiques qui vont se révéler fondamentales et ce, qu’il travaille en CDI au sein d’un studio ou en tant que freelance sur une mission précise. A savoir que travailler en indépendant est largement répandu pour cette profession.
Des développeurs spécialisés
L’autre élément qui entoure le métier de développeur pour le jeu vidéo est de pouvoir se spécialiser, même si Jean Mariotte, co-fondateur d’EVA – Esports Virtual Arenas estime que « le métier évolue dans le sens où l’on parle de full stack développeur comme dans le Web, et non plus seulement d’une compétence technique ou spécialité unique ». Si certains préfèrent donc être de véritables couteaux suisses pouvant travailler sur tous les supports, d’autres feront tout de même le choix de se tourner sur un aspect particulier de la programmation. A l’image des métiers artistiques où des professionnels sont spécialisés dans un champ précis comme en environnement art, en vehicle art, en créature... Pour le développement informatique, c’est la même chose. Ses professionnels sont recherchés majoritairement par des studios internationaux comme Ubisoft ou Gameloft, pour ne citer que ces deux géants. Alors, il n’est pas rare de voir des programmeurs jeux vidéo travailler uniquement sur les moteurs de jeu, sur la programmation réseau, audio, ou bien encore sur la création d’un jeu pour plateformes mobiles. Des profils au savoir-faire et à l’expertise reconnus. « Mais avant toute chose, ils doivent savoir programmer », prévient Ben Kaltenbaek, co-founder et CEO de Revolt Games. Si des compétences supplémentaires sont demandées, la base reste identique à tous. Dans le détail, que font ces experts du code ? Réponse avec quelques exemples :
Programmeur mobile jeu vidéo
Comme son nom l’indique, le programmeur mobile jeu vidéo a pour mission de créer des jeux vidéo sur plateformes mobiles, et « se donne des contraintes supplémentaires dues à la plateforme, mais aussi au marché duquel il faut savoir se différencier », souligne Valentin Birembaut, développeur pour le studio Ohbibi. Il doit maîtriser les outils de développement mobiles comme Swift et Android Studio afin de réaliser des jeux appelés hyper-casual (avec un gameplay simple et accessible à tous), casual, mid-core ou hard-core. Parmi les plus grands succès des jeux sur mobile : Candy Crush, Pokemon GO, Monster Strike, etc.
Programmeur gameplay
Métier technique et pointu, le programmeur gameplay intervient pour tester l’ensemble des idées qui peuvent traverser les esprits des joueurs comme une mécanique, un déplacement. Il garantit le lien entre les actions prises par un joueur et le comportement de son personnage par exemple. Dès lors, c’est à lui de peaufiner ce qui sera vraiment intéressant à intégrer définitivement dans le jeu. Une tâche qui demande de bien connaître les outils de gameplay, les moteurs de jeu, de savoir implémenter les règles définies par le game designer.
Programmeur online jeux vidéo
Lors de la création d’un jeu vidéo en ligne, c’est là qu’intervient le programmeur online jeux vidéo. A lui de se concentrer sur la partie connectée au réseau. Il sera impliqué à tous les niveaux : du gameplay à l’interface en passant par le développement système. A la programmation classique, il devra également être en mesure de programmer en Python, de connaître les algorithmes de ranking multijoueurs et de matchmaking, les protocoles TCP et UDP, HTTP, la programmation web, les règles de fonction des jeux en réseau, etc. Un métier technique passionnant qui permet de créer, entre autres, des jeux MMOPRG comme World of Warcraft, Dofus ou encore Fortnite.
Programmeur moteur
La mission d’un programmeur moteur peut prendre deux formes : optimiser un moteur de jeu déjà existant comme Unity, Unreal engine, Cry Engine… et ajouter des briques supplémentaires au code source afin de concevoir un jeu unique. Ou bien d’en créer un de toute pièce (ce qui est plus rare). Le moteur étant l’armature d’un jeu, autrement dit, la base qui permet de rendre possibles des actions, des mouvements et des interactions. Travailler à ce poste demande des compétences très précises dans les moteurs et la programmation de logiciels.
Programmeur outils
Il lui revient de développer des outils pour les équipes artistiques et les designers afin de faciliter leur tâche. En somme, il améliore au quotidien l’efficacité de la production.
Programmeur audio
Métier encore plus pointu, celui de programmeur audio. Il développe et optimise le moteur audio du jeu. Un travail qui s’opère avec l’équipe de sound designers.
Comment devenir développeur ?
Pour travailler au développement des prochains FIFA, Resident Evil, Outriders ou Pokémon, il faudra passer avant tout par la case formation. Une orientation à réfléchir dès le lycée, car pour apprendre les algorithmes et toutes les manières de programmer appliquer aux jeux vidéo, mieux vaut envisager un Bac général avec des spécialités en mathématiques et en numérique. Ou faire le choix d’un Bac technologique STI2D. Logique, organisation et calcul seront ainsi de sérieux avantages avant de suivre une formation post-bac. D’autant plus que ces dernières années, avec les innovations technologiques, il est demandé au développeur d’avoir un niveau de technicité plus grand. Pour apprendre tout cela, des formations se sont ouvertes un peu partout en France. Des écoles de code informatique aux écoles spécialisées dans les métiers du jeu vidéo. C’est le cas de G. Tech. L’école d’informatique du groupe Gaming Campus prépare les futurs développeurs pour le jeu vidéo. Avec son Bachelor Développeur informatique et son MBA Programmeur jeu vidéo, l’école offre l’accès à ses deux diplômes encadrés par des professionnels et met l’accent sur la pédagogie par projet et des immersions en entreprise.
Des trajectoires différentes
A la sortie des trois et/ou cinq ans d’études, l’étudiant peut très bien travailler dans un studio que ce soit en France, à Montréal, à Londres ou à San Francisco. Partout finalement. Le niveau acquis en matière de code, de base de données, de moteur de jeu, de systèmes réseaux, de moteurs de jeu, mais également dans les domaines de la réalité virtuelle, de la programmation graphique ou encore du game design, lui ouvre les portes du milieu. Puis au fil du temps et des expériences, mais également en fonction des évolutions de carrière, chaque développeur peut prendre une trajectoire différente. Quand d’autres auront davantage de responsabilités en supervisant une équipe de programmeurs par exemple, d’autres feront le choix de se tourner vers la direction technique ou la direction de projet. Alors que certains vont préférer continuer à se perfectionner dans leur domaine, il y en a qui partiront travailler sur des projets de taille différente. Les opportunités sont donc grandes. « Les débouchés sont nombreux, car même si plusieurs langages de programmation existent, il devient aisé de basculer de l’un à l’autre une fois la logique ancrée, souligne Florian Reneau, game developer au sein du studio nantais BasicGames. Un programmeur devient facilement multi-casquette au sein d’un projet, il peut à terme, diriger sa propre équipe de développement. » De plus, ajoute David Nasr, « l’avantage d’être programmeur, c’est que l’on peut aussi changer de secteur assez facilement et ne pas rester dans le jeu vidéo toute sa vie ». C’est là, l’un des avantages du métier qui vient s'ajouter à une employabilité forte et à un salaire évolutif intéressant.
Un salaire intéressant
S’il peut gagner entre 20 000 et 40 000 euros par an, un développeur informatique peut voir sa rémunération atteindre les 50 000 euros, voire même dépasser parfois les 90 000 euros annuels. Pour cela, il faudra néanmoins faire preuve de capacité à gérer les heures qui peuvent parfois être importantes, en particulier en période d’activité forte comme en fin d’année par exemple, avant Noël. Mais aussi à savoir se différencier des autres, avec des compétences en plus à acquérir. C’est le lot de tous les métiers qui doivent composer avec des inconvénients propres.
Mais finalement, pouvoir vivre de sa passion en ayant un emploi dès la fin de ses études, possible partout dans le monde, dans un secteur qui ne connaît pas la crise et qui évolue constamment, ne sont-ils pas des arguments parlant ? Surtout que demain, les missions d’un développeur jeux vidéo pourraient être encore plus importantes, voire différentes avec le déploiement et la généralisation de l’IA, de la VR ou encore de la XR et des nouveaux usages.
Pour en savoir plus sur les formations, rendez-vous sur le site internet de G. Tech ou téléchargez la brochure de Gaming Campus.
*Source : chiffres publiés par le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL)