Interview de René Korte, fondateur de ROCCAT
Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs ?
Bonjour, je suis René Korte, fondateur de la marque de périphériques pour joueurs PC allemande ROCCAT. Aujourd’hui et suite au rachat de l’entreprise par Turtle Beach, je suis General Manager concernant tous les périphériques PC du groupe. Et à côté je suis aussi, papa, fan de l’équipe de foot Hambourgeoise Sankt Pauli, et quand j’ai le temps je joue à Destiny 2.
Comment vous est venue l’envie de lancer votre marque ?
On me pose souvent cette question. Une succession d’événements je dirais. À l’époque je jouais à Quake 2 et je travaillais aussi pour une marque, qui reste encore aujourd’hui l’un de nos principaux concurrents, où je m’occupais du marketing pour le marché européen. Je n’étais pas satisfait par les produits et je voulais toujours donner mon avis sur la création des produits ce qui n’était à l’époque pas possible. J’ai donc décidé de créer ROCCAT en 2007 avec des gens qui avaient les mêmes idées que moi et qui avaient envie de développer de nouvelles technologies innovantes pour réellement faire avancer le marché des périphériques PC à l’époque encore très fermé.
Comment avez-vous appréhendé l’esport à l’époque ?
À l’époque l’esport n’avait pas la même résonnance qu’aujourd’hui. Les compétitions étaient beaucoup plus petites, les récompenses n’avaient rien à voir et bien sûr l’audience n’était pas la même non plus. À l’époque on était vraiment une « sous-culture », les « underdogs ». Personne ne savait ce qu’était l’esport, ce n’était pas une discipline reconnue. C’est quand je suis allé à des événements comme IEM où je me suis rendu compte de l’évolution de cette discipline qui m’était si chère. Je suis fier d’être un pionnier de l’industrie : c’est aussi pour ça que nous avons fondé la Team ROCCAT. Bien sûr il s’agissait pour nous de promouvoir la marque mais aussi de supporter une équipe et une discipline en laquelle je croyais et crois encore.
Quels furent vos principaux défis lors de votre carrière ?
Il y a toujours des défis. Je ne suis pas sûr de pouvoir répondre à cette question au passé. Aujourd’hui encore et d’autant plus avec le contexte actuel on se retrouve face à de nouvelle façon de voir l’industrie. Bien sûr il y a deux ans, je me suis retrouvé face à la décision de vendre ROCCAT. Cette décision fut primordialement basée sur l’envie d’intensifier nos activités dans les territoires où ROCCAT opérait déjà. Nous avons une belle notoriété en Europe, mais je voulais également vraiment élargir notre marque et faire en sorte que nous ayons une résonnance internationale beaucoup plus importante et c’est là que Turtle Beach est entré en jeu. Il y a aussi la conception des produits. Nous voulons toujours être innovant, proposer quelque chose de nouveau, et évidement des fois certains projets et produits qui nous tiennent à cœur ne voient des fois pas la lumière du jour, mais ça fait partie du jeu, et c’est aussi pour cela que j’aime mon travail.
D’après-vous, quels sont les avantages de la fusion de ROCCAT et Turtle Beach ?
La fusion avec Turtle Beach a été un vrai tournant pour ROCCAT. Non seulement nous avons des ressources plus importantes nous permettant d’accélérer la phase de conception de nos produits. Cela voulait aussi dire ouvrir pour ROCCAT les voies de distributions aux Etats-Unis. Nos équipes se sont agrandies et nous bénéficions également de l’expertise audio de Turtle Beach qui est le pionnier quand on parle de casque gaming. Enfin, Turtle Beach a toujours été axé sur le marché console, et ROCCAT bien sûr sur les périphériques pour PC, les deux marques ne se cannibalisent pas mais se complètent. C’est réellement une belle rencontre et nous avons de très beaux projets en cours que nous dévoilerons plus tard cette année.